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La réalité intérieure des chevaux

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Comment se mettre à la place des chevaux ? Comment explorer leur univers interne et intérieur ?

Plus j’avance avec les chevaux, et plus je me dis que nous sommes très très en deçà de se représenter ce qu’ils traversent et ressentent réellement, tant sur le plan émotionnel que physique.

La connaissance de la perception sensorielle du cheval et son univers propre : j’avais rédigé un article pour développer la question qui me semble être un bon point de départ

Au delà de nos systèmes de croyance habituelles les concernant, il y a un univers complètement opaque et nébuleux pour la majorité des cavaliers : le comportement des chevaux et leur interprétation, la perception sensorielle et la biomécanique, les émotions, leurs origines et fonctions, …

Bref, je suis persuadée qu’on sous-estime beaucoup trop d’aspects cruciaux de leur vie dans notre univers domestique.

EXEMPLES

 

Sur la photo ci-contre, Akab un jour de stage, où il lui paraissait aberrant d’être séparé aussi longtemps de son amie Lassa, qui était hors de portée de sa vue. Un très beau cliché de la photographe ce jour -là, mais il nous à casser les oreilles tout l’après-midi .

 

 

 

Ci-dessous, CARA, ponette DSA de 7 ans née en 2012. Regardez les deux photos si dessous. Sur la première elle a 5 ans et la deuxième 7 ans. Vous percevez la différence (en plus du gras…) ? Qu’elle ait grandi, qu’elle se soit développée ne choquera personne. Petite précision cependant, elle a tellement changé entre ces 2 années, qu’il a fallu que je lui achète un licol différent : les ganaches n’avaient plus assez de place, et j’étais en bout de têtière. Et sur le deuxième licol, sur l’année, j’ai ajouté un trou en plus sur son ajustement habituel !

Durant l’hiver de la première photo, je m’arrachais les cheveux à l’époque pour faire évoluer la ponette dans un schéma qui me paraissait approprié. De fait , je suis rester à pied de long mois. La question centrale était sa croissance, en réalité. Je ne regrette pas d’avoir patienté aujourd’hui et de m’être contentée d’un travail assez peu équestre en définitive.

 

Et ça bouge encore pour la ponette, qui a des chaleurs qui lui déclenchent divers blocages et qui au niveau articulaire semble encore en évolution…

Je monte cette ponette mais avec une idée assez minimaliste du travail (à savoir de l’assouplissement basique sur les variations d’incurvation, avec ou sans épaules en dedans et descente d’encolure en carrière aux vues de ce que je comprends d’elle. Elle aura 8 ans en juillet.

On continue ? Combien de fois les chevaux nous paraissent “extrême” dans leur réactivité émotionnelle ? On ne comprend pas toujours ce qui peut provoquer tant de peur ou de tension chez eux. Il nous faut des fois pourtant des signaux plus criant et plus visible pour qu’on les prennent au sérieux. Que penser de l’état émotionnel d’un cheval qui se met à trembler de peur ? Ce qui est certain, c’est que dans un tel cas, il faut considérer la réalité du moment, et ni nous , ni les chevaux ne peuvent décider de qui les traversent. Émotionnellement, il n’y a pas de responsable. Si ce n’est que l’humain, par ignorance, par velléité de contrôle, ou carrément par maltraitance va venir fixer des désordres d’expression émotionnelle. Et là, oui il y aura un responsable.

L’idée de ce billet est de souligner cette tendance à la fois sous-estimer ce que ressentent les chevaux et les enjeux encouru pour eux, et de ne pas la perdre de vue lorsque naturellement, les choses se corsent dans le travail ou la vie quotidienne. Et de l’appréhender avec un maximum d’honnêteté et de courage pour y faire face.

Crédits photos : Valérie Ghévart, Anthony Le Guen, Anne-Marie Tijou

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