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Mes chevaux d’école ne sont pas parfaits mais …

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MES CHEVAUX D’ÉCOLE NE SONT PAS PARFAITS MAIS …

CARA, DSA née en 2012, c’est ma ponette, elle a 6 ans au moment où j’ai écrit cet article.

Cara est née dans le beau limousin et elle s’est construite avec l’énergie d’un grand troupeau. Il y a un peu plus d’un an, ses naisseurs ont accepté de me la vendre en pensant que j’étais comme on dit, une “bonne maison” et je les remercie pour leur confiance.

 

Le gabarit de Cara était parfait : je cherchais un destrier taillé pour l’aventure avec les enfants et que moi aussi, adulte pourrais monter.

Le jour de ma visite, je relève des défenses au sellage, mais décide tout de même de l’essayer monté après avoir palpé le dos et l’avoir observée à la longe. Me voilà sur Cara pour la première fois. Des tensions et des résistances, mais rien qui me paraissent insurmontable et surtout, la ponette me semble solide dans son dos. Je suis même persuadée qu’avec du matériel adapté, tout finira par rentrer dans l’ordre.

C’est décidé, il y a encore du boulot mais Cara sera LA pépite que je cherchais.

Cara arrive à la maison, on travaille beaucoup à pied, mais les défenses et contractions à l’approche du matériel sont telles que je décide de monter à cru sans aucune interface entre elle et moi.

Avoir Cara, cette jeune DSA à former pour l’école,

ça été beaucoup de temps à pied, avec la conscience que la croissance n’est pas finie et beaucoup de réajustement sur tous les plans ! C’est aussi un bon travail d’équipe avec Minh-Tâm Franck, notre docteur vétérinaire ostéopathe préférée. Première consultation en ostéo pour Cara il y a un an (novembre 2017) qui révèle BEAUCOUP trop de tension. Le Dr Franck évoque des problèmes de pieds (difficile à admettre à l’époque puisque la ponette a des pieds d’un aspect parfait) et même la suspicion d’un conflit de processus épineux (CPE). Elle suggère un bilan locomoteur en clinique avec radio du dos.

Je décide premièrement de travailler dans l’idée qu’il y aurait un CPE (privilégier le pas et le galop, et quelques cavaletti) et surtout, surtout, deuxièmement de lui trouver une selle adaptée vu son aversion extrême pour ne serait-ce que le tapis de selle. Notez que à ce moment là je fais évidemment contrôler les pieds par une podologue , mais rien n’est révélateur à l’examen à l’époque, je classe pour un temps le dossier « pied » de Cara. Entre temps la ponette progresse, lentement, mais elle progresse tout de même.

Avec quelques arrachages de cheveux, où on oscille entre l’option « sale caractère de poney » et l’option « peut-être qu’elle a trop mal ».

Les RDV en saddle-fitting sont enfin pris, c’est Thierry Civel qui va habiller ma ponette pépite, en Prestige s’il vous plaît (on est bien d’accord, que la marque, on s’en fout, pourvu que les chevaux soient sellés correctement). J’ai enfin une selle pour elle en août dernier (2018), mais pas que ! J’ai aussi une sangle d’un aspect assez curieux, avec une bouée qui se place sur le sternum de la ponette qui répartit la pression et qui bouge avec le thorax du cheval.

Minh-Tâm revoit Cara peu de temps après, il y a une amélioration globale de la silhouette de la ponette MAIS les défenses, malgré du matériel adapté, sont TOUJOURS là au moment de poser la selle, et j’ai encore quelques interrogations dans le travail, même si Cara traverse une belle période de progression.

Je me fais une montagne de ce bilan locomoteur mais finalement, je me décide, poussée par, il faut bien l’avouer, et je l’en remercie, mon amie et associée Sophie Daveau (spécialisée en réhabilitation comportementale et fonctionnelle).

Le RDV est pris à la clinique avec le Dr BON. Examen locomoteur et radios.

Je suis prête à tout entendre ce jour-là, y compris si il faut revoir ma copie ou cesser de monter la ponette. Elle mérite d’être entendue, comme tous les chevaux. Le premier examen révèle en effet des attitudes typique d’un CPE (ponette qui reste crispée et « haute »sur le cercle, et « tordue » à main droite, les hanches franchement à gauche), et surtout la ponette marche sur des œufs sur sol dur. Le vétérinaire prescrit des radios du dos, et confirme la pertinence des radios des pieds à ma demande (tant qu’à être sur place, autant tout vérifier).

Lors de l’examen, le vétérinaire observe la ponette se déplacer avec sa propre selle, et constate que Cara se déplace MIEUX avec sa selle que sans, puisque celle-ci l’incite à remonter le dos exactement à l’endroit du nœud problématique (juste en arrière du garrot). Jusque là, j’avais surtout espéré une selle qui ne gêne pas ma ponette, mais de là à imaginer qu’elle l’aiderait, j’avoue que c’était inédit pour moi.

Les radios sortent : RAS, tout est parfait ! Aucun conflit, phalanges impeccables et épaisseur de sol correcte.

 

Qu’est ce qu’on fait avec tout ça docteur ? Bon entre temps, je suis quand même hyper soulagée que Cara soit exempt de lésion irréversible.

Le Dr Bon explique qu’en dépit d’un matériel adapté aujourd’hui, la ponette est restée contractée dans son dos et que sa sensibilité des pieds l’empêche de se déplier vers le bas autant qu’on le souhaiterait, travail absolument nécessaire pour continuer d’ouvrir les espaces intervertébraux.

Il propose un traitement symptomatique des muscles profonds du dos( erector spinae : long dorsal, épineux et illio-costal ainsi que le mutlifide) pour aider Cara à travailler correctement. J’accepte cette prescription, car je sais que la ponette malgré toutes ses difficultés a déjà entamé des progrès et un travail qui va dans ce sens, et j’ai bon espoir que ce traitement, qui se fait en une unique injection, ait ses chances de fonctionner.

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Mais pour que TOUT fonctionne, Cara aura besoin de retravailler juste, rapidement derrière le traitement, en liberté ou à la longe après ses 48h de repos dans un premier temps ET aura aussi besoin d’une protection au niveau de ses pieds pour qu’elle « ose » aller au bout du processus. Nous, on a choisi des phw comme solution pour les pieds : perfect hoof wear , bandes de résine posées autour du pied, afin qu’elle profite d’une protection H24 les 10 premiers jours (plus si le pied garde le phw plus longtemps ! ) et ensuite ce sera boots obligatoires pour les sorties et le travail en manège.

La moralité de cette histoire :

La visite véto n’était pas un luxe, elle m’a permis de répondre à des questions capitales dans mes choix de travail avec Cara, à savoir : vaut-il mieux travailler à pied ou monté ? Dans son cas, le vétérinaire n’a pas hésité à prescrire du travail monté au galop en suspension en ligne droite de préférence. Comprendre du galop dans les sorties en extérieur où l’action des jambes pourraient favoriser l’engagement des postérieurs ( si les postérieurs s’engagent, la masse musculaire dorsale de l’arrière-main a plus de chance de s’étirer).

 

Un autre aspect majeur de cette histoire. Les pieds nus ! Ils sont des organes sensibles, contraints sous nos climats à subir la boue et l’humidité malsaine (c’est en tout cas le cas pour moi une partie de l’hiver), ils se détériorent, c’est indéniable. Cara est l’exemple même de beaux petits pieds de poney et pourtant sa gêne est réelle. Je n’apprends rien à personne : le dos, ça ne va pas si les pieds ça ne va pas. Si ça coince là haut, explorer des pistes au niveau des pieds me paraît important. Je l’explicite dans cette conclusion, car ce n’est pas la première histoire que j’entends concernant des chevaux dans une impasse posturale alors qu’on pense que les pieds vont bien.

Enfin, encore une fois, je ne suis pas la seule à le dire, le travail d’équipe est indispensable : médecine vétérinaire, ostéopathie, saddle-fitting, on aurait eu bien de la peine sans vous. Merci à TOUS ces professionnels que je cite dans cette article

Voilà, mes chevaux d’école ne sont pas parfaits, et moi non plus. Mais une chose est sûre, on travaille dur pour financer le moyen de se donner des réponses à nos questions, de faire valider par des professionnels compétents nos choix (y compris lorsqu’il s’agit de réajuster son regard sur certains aspects comme le pied nu) et on laisse les chevaux donner leurs réponses aussi à nos questions car ils sont quand même les premiers concernés. Jusqu’à présent, je n’ai pas trouvé d’autre moyen de fonctionner !

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